Ile de Rhodes - Grèce (2)

Même si je suis certain que de nombreuses mantes (et sans doute de plusieurs espèces) étaient présentes dans les buissons de la garrigue, je n'en ai vu aucune. Il faut dire que la végétation est très dense, impénétrable; d'autant plus qu'elle est particulièrement bien armée en aiguilles, épines et autres systèmes défensif. Même pas l'envie d'y mettre les mains!!

Aussi s'est-on contenté de ce qui voulait bien se montrer sur les chemins...

Et des mantes, on en a vu. A plusieurs reprises, une petite mante grisâtre, de 3 à 4 cm de long, se déplaçait rapidement sur le sol. Ce sont des mantes géophiles, qui, contrairement à la mante religieuse, ne montent pas dans la végétation mais vivent sur le sol et la végétation basse. Chassent-elles parfois à courre? En tous cas, elles se déplacent vite.

Est-ce une mante du genre Geomantis? ou bien du genre Rivetina? Je n'en trop rien. J'ai déjà photographié des mantes du genre Geomantis dans le Péloponnèse mais celles-ci sont-elles identiques? En consultant le site "European loccust and their ecology", il semblerait que, finalement, cette mante serait Rivetina balcanica, très commune à Rhodes.

Et que dire de cette autre mante? Encore plus petite (2cm à peine). Qui courait aussi au sol. Nous l'avons trouvé lors d'un arrêt sur le plateau central pour faire des photos de paysage. C'est au cours de ce même arrêt que nous avons trouvé notre première libellule (voir article précédent).

Il faudrait certainement consacrer du temps à explorer ces milieux, qui, recèlent sans doute des insectes en pagaille.

Ceci dit ce n'est ni une Geomantis, ni une Rivetina. Pas seulement parce qu'elle est verte, mais surtout parce qu'elle a une tête différente. Mais je n'ai pas la moindre idée de son identité.

L'ordre d'insectes le mieux représenté est celui des Orthoptères. Beaucoup nous ont échappés et nous avons surtout vu ceux qui vivent dans des endroits découverts, au sol.Quelques spécimens intéressants quand même.

Alors que j'étais en train de photographier cette larve de sauterelle, pour la beauté du tableau, je suis tombé nez à nez avec cet autre insecte.

Cet Orthoptère dodu fait partie du genre Poecilimon. Ces insectes ont des couleurs vives et des élytres très réduites. Le nom de celui-ci est Poecilimon (Hamatopoecilimon) hamatus. Pas de nom vernaculaire en français. Il faut dire qu'il n'y a pas de Poecilimon en France.

Poecilimon (Hamatopoecilimon) hamatus est reconnaissable à sa double rangée de carrés blancs sur l'abdomen.Il habite les garrigues ou les maquis. On peut le trouver adulte d'avril à juillet. En Europe, il n'est signalé que des îles de Rhodes et de Samos. Ensuite, il faut aller en Asie Mineure pour en trouver d'autres.Ce n'est donc pas un Orthoptère commun en Europe. Disons-le, une rareté même!

Remarque: j'avais photographié il y a quelques années, une autre espèce de Poecilimon en Croatie.

Une autre sauterelle très colorée et de bonne taille est venue nous rendre visite lorsque nous logions près de Salakos dans les Profitis Ilias.

C'est certainement une Eupholidoptera et parmi toutes celles que j'ai pu trouver, il me semble que nous avons affaire à Eupholidoptera smyrnensis. Elle lui correspond bien même si nos exemplaires sont plus haut en couleurs que ceux que j'ai pu voir sur Internet (http://www.pyrgus.de/Eupholidoptera_smyrnensis_en.html).Surtout les mâles. Peut-être est-ce la sous-population de Rhodes qui est ainsi.

Pour une fois, j'ai eu la chance d'observer le mâle ET la femelle.

Poecilimon (Hamatopoecilimon) hamatus et Eupholidoptera smyrnensis sont toutes les deux des Phaneropteridae.

Autre Orthoptère remarquable observé: un Pyrgomorphidae. Il s'agit de Pyrgomorpha cypria.Nous n'avons trouvé que des individus immatures. cela parait normal car on peut voir des adultes habituellement en Avril et Mai. Mais on en trouve parfois dès Janvier.Même si l'espèce passe l'hiver à l'état de larves, il arrive que certains hivernent au stade adulte.

On le trouve dans les garrigues ( où il ne doit pas être facile à trouver vu sa couleur!), en bord de mer. Et c'est justement là que nous l'avons trouvé, à deux mètres des vagues, au milieu de la végétation, parmi d'autres espèces (nombreuses). Il est donné comme endémique de Chypre(?). Si ce n'est pas Pyrgomorpha cypria, il lui ressemble vraiment, vraiment beaucoup. Et puis Chypre n'est pas loin. Peut-être aidé par des navires(?).

Dernière espèce (pour aujourd'hui), qui me parait être une espèce du genre Acrida.

Je ne sais pas trop à quelle espèce elle appartient... Sans doute Acrida ungarica. Famille des Acrididae.