dans la prairie (1)

(1) Vingt papillons à l'heure

Notre situation géographique - climat océanique dégradé (donc pluvieux), 200 mètres d'altitude, paysage de bocage (élevage extensif) avec prairies et bois, exposition plein sud,  ... - fait que la faune et la flore ne nous offrent pas d'espèces "remarquables", hormis dans quelques lieux (et mileux) particuliers. Mais notre région,sans industries lourdes ni agriculture intensive, accueille une vie "sauvage" encore un peu préservée.

Sur notre terrain, parmi les nombreux arbres, arbustes et arbrisseaux plantés, variés et tous dédiés aux insectes et oiseaux, j'ai laissé une partie en jachère. J'y laisse la flore se développer naturellement -juste une fauche en fin d'automne -, permettant à la faune d'y être acceuillie en toute tranquillité.La végétation varie au fil des mois et, en ce moment, c'est l'origan qui domine, attirant abeilles et papillons. Lavandes et buddleias, situés à côté, servent aussi de cabaret.

Sur deux journées consécutives, une demi-heure à chaque fois, j'ai répertorié les papillons qui venaient sur cette prairie. En voici les résultats.

Piéridés

Trosi espèces: Pieris rapae (Piéride de la rave), Pieris brassicae (piéride du chou) et Gonopteryx rhamni (le Citron). Chacune de ses espèces sont représentées par quelques individus qui ne restent pas très longtemps sur la place.

Papilionidés

Chez nous, deux espèces seulement sont présentes et, fort heureusement, pas rares: Iphiclides podalirius (le Flambé) et Papilio machaon (le Machaon). Très bons voiliers, ceux-ci ne restent que peu de temps au même endroit.

Nymphalidés

Ce sont les plus nombreux. Certains restent même à demeure sur la prairie.

On y trouve bien sûr les "classiques" Aglais urticae (Petite tortue), Inachis io (le Paon de jour) mais aussi Vanessa atalanta (le Vulcain) Argynis paphia (le Tabac d'Espagne), Polygonia C-album (Robert le diable). Tous très courants en cette saison. Araschnia levana (la Carte géographique) est bien présente cette année -seconde génération - ainsi que Azuritis (= Limenitis) reducta (le Sylvain azuré). A noter que Cynthia cardui (la Belle dame) n'est pas encore arrivée.

Parmi les vanesses, seule Brenthis daphne (nacré de la ronce) est bien représentée.

Si je n'ai pas observé le Silène (Brintesia circe) pendant ces séances d'observation, je l'ai vu quelques jours auparavant. Par contre les trois espèces suivantes constituent le gros de la troupe et sont présentes du matin au soir sur la prairie: Hyponephele lycaon (le Mysis), Pyronia tithonus (l'Amaryllis) et Maniola jurtina (le Myrtil que je distingue aux deux ocelles aveugles sur l'aile postérieure). rien que dans ce petit carré de verdure, ils sont bien une cinquantaine en permanence, occupés à butiner l'origan. Mais on en trouve quantité d'autres, ailleurs dans le jardin, aux endroits bien fleuris.

A noter ce spécimen de Pyronia tithonus aux magnifiques reflets bleus sur ces franges extérieures. Et ce n'est pas dû à un jeu de lumière car cette couleur était présente quelque soit l'orientation.

Lycénidae

Pour finir deux Lycénidae: Hoedes(=Lycaena) tityrus, l'Argus myope, et Polyommatus icarus, l'Argus bleu - ou Argus de la Bougrane -, tous les deux très communs.

Etrangement, aucun Hespéridae en vue! Même s'ils ne font que passer chez nous, j'en vois pourtant régulièrement mais pas ces jours-là!

C'est vrai, je l'avoue, sauf erreur de calcul, cela ne fait que dix-huit papillons! Mais vingt, cela fait mieux...