Au bord de l'étang

A moins de 10km de chez moi, nous trouvons un étang de près de 45 hectares. Il n'est consacré qu'à la pêche, avec remise à l'eau. Pour moi, son intérêt réside dans son entomofaune et son avifaune (surtout l'hiver). Le mileu y est encore de qualité. Les nombreuses et belles moules d'eau douce  (ou anodontes ) qui l'habitent en sont une preuve.

L'étang comportent plusieurs zones envahies par la végétation ("roselières") et ses rives, par endroits, comportent une épaisse végétation. Un bois inondable (et souvent inondé) complète le tout.L'environnement est composé de prairies naturelles, de haies et de bois.

Cette épaisse et haute végétation ne facilite pas la prise de vue. Les insectes sont souvent cachés en partie par des tiges ou des feuilles. Et, quand ce n'est pas le cas, ils se déplacent rapidement pour se mettre à l'abri des regards, les nôtres. Cela donne des photos par toujours au top. On fait ce qu'on peut...

On retrouve autour de cet étang un cortège assez complet des orthoptères des milieux humides. Comme tous les animaux habitant les milieux humides, beaucoup sont de plus en plus rares.

Tout d'abord, des Conocéphales.

La Ruspolie à tête de cône, c'est son nom!, est la moins inféodée aux milieux aquatiques. Je la trouve d'ailleurs dans mon jardin. Néanmoins, elle a une préférence pour les milieux hygrophiles et surtout ayant une gégétation haute et dense. d'où la photo...

C'est la plus grande des Conocéphales. Plus de 30mm pour les femelles.

Le Conocéphale des roseaux se plait surtout dans les joncées et les cariçaies (joncs et carex).  Il se trouve souvent en compagnie de Conocephalus fuscus, le Conocéphale commun, sur les berges de l'étang.

Mais lors de cette sortie, je n'en ai photographié aucun. Il y avait de très nombreux conocéphales mais ceux que j'ai réussi à "immortaliser" sont tous des C. discolor.

Seul manque Conocephalus conocephalus, le Conocéphale africain, présent surtout en Corse.

D'autres orthoptères se trouvent au bord de l'eau.

Le Criquet ensanglanté est un hôte typique des milieux humides, des marais, tourbières ou fossés.

C'est un criquet de bonne taille (30mm) et robuste. Avec ses couleurs vives il ne passe pas inaperçu.

Souvent, les femelles ont des zones plus ou moins étendues de couleur rose. Cette année, une seule femelle a été trouvée avec cette couleur et encore elle est peu prononcée (photo 2).

Toutes les autres, fort nombreuses, étaient vertes, comme celle sur la première photo de femelle.

D'autres années, c'est le contraire. Quel peut bien en être le facteur?

Les mâles sont beaucoup plus petits et menus (20mm) et toujours à peu près de la même couleur. Vert avec plus ou moins de jaune.

Un autre criquet typique de ces milieux est le criquet des roseaux. C'est une espèce en expansion vers le nord et on le rencontre depuis peu dans notre département. mais il semble y être bien installé.

De teinte générale verte à vert-jaunâtre, le criquet des roseaux est facilement reconnaissable à la bande sombre longitudinale qui part de l'oeil et se prolonge jusqu'au milieu des élytres.

Si on fait abstraction des Fourmigril (Myrmecophilus), grillons vivant dans les fourmilières, les Criquet des marais est le plus petit des grillons de France. En effet, sa taille varie de 5 à 7mm seulement.

D'une teinte générale foncée, voire noire, il se reconnait par sa taille mais aussi par les 4 fortes épines de ses tibias postérieurs et par les taches blanches portées sur le gémur postérieur, bien visibles sur la photo.

Ce criquet des marais vit au bord des étangs, dans les marais et plus généralement dans les milieux humides.

On le rencontre dans les deux tiers sud du pays mais il y est rare car ces habitats ont souvent subi des "aménagements".

Sans être à proprement parlé des criquets du bord des eaux, le criquet vert échine occupe une large gamme de milieux herbacés mais avec une préférence pour ceux qui sont humides. On le trouve dans les herbes qui bordent la jonçaie.

Commun dans toute la France, le criquet des pâtures se plait dans les formations herbeuses mais lui aussi avec une nette préférence pour les milieux humides. D'où sa présence dans les herbes qui bordent l'étang.