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Nature plaisirs
2 septembre 2019

Mercantour, août 2019

Nous passons quelques jours dans la région du Mercantour. Plus exactement, nous logeons à l'intersection du val de Sestrière et du col d'Allos.

Vacances familiales dédiées aux balades, les recherches d'insectes sur le terrain ont fait l'objet plus d'un échantillionnage que d'une recherche systématique. Aussi, il est clair qu'un certain nombre d'espèces nous ont échappé.

Pour cette première partie, nous allons voir ce que nous avons découvert comme Orthoptères Ensifères.

Ephippiger terrestrisL'un des tous premiers insectes à nous être apparu, fut cette Ephippigère terrestre (Ephippiger terrestris). Localisées à deux départements méditerranéens dont les Alpes-Maritines, cette éphippigère vit plutôt sur les pelouses et prairies. Nous l'avons d'ailleurs trouvée dans l'herbe haute.

Certains auteurs distinguent deux sous-espèces en France: ssp. terrestris et ssp. bormansi. (une autre ssp. caprai est potentiellement présente)

Le hic, c'est que notre spécimen ressemble fortement à la description de la sous-espèce terrestris mais vit à une altitude (1800/1900m) où on devrait trouver bormansi... Alors? Alors rien. je me contenterai de la nommer sans nom de sous-espèce...

Ephippiger terrestris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Decticus verrucivorus femelle

Decticus verrucivorus femelleUn autre orthoptère est rapidement apparu: le dectique verrucivore ( Decticus verrucivorus). C'est un Dectique que l'on retrouve dans une grande partie de la France mais qui est plus courant en montagne (jusqu'à plus de 2500m). Nous en avons vu en grande quantité partout. J'en ai photographié quelques-uns. Et... quand j'ai "développé" mes photos dans Lightroom, je me suis aperçu que je n'avais pris que des femelles...

(Les mauvais esprits diront que j'ai toujours eu un faible pour la gente féminine...).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus intéressant fut la rencontre avec les espèces du genrAnonconotus ghiliani mâlee Anonconotus, typiquement inféodées aux régions montagneuses. Les premiers spécimens furent trouvés au col d'Allos puis au lac d'Allos.

Petit problème, nous étions face à un mâle très sombre que nous avons identifié comme l'Analote noirâtre ( Anonconotus ghiliani ) mais nous avions deux sortes de femelles.

 

Les mâles sont très mobiles et difficiles à photographier, se cachant dans la végétation et ne restant pas en place.

 

 

 

 

Anonconotus ghiliani mâle

Anonconotus ghiliani femelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anonconotus ghiliani femelleNe connaissant rien ou presque rien aux Analotes, nous avons associé les femelles ressemblant aux mâles, donc très sombres, sans aucun problème à l'espèce de l'Analote noirâtre.

Anonconotus ghiliani femelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anonconotus ghiliani

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anonconotus ghiliani femelle

Mais des femelles beaucoup plus colorées (vertes) se trouvaient au même endroit. Problème, aucun mâle ne semblait pouvoir leur correspondre. Il a bien fallu se rendre à l'évidence: nous étions en présence de deux morphes d'une même espèce. Phénomène courant chez les Insectes.

 

 

 

 

 

 

 

Anonconotus occidentalis mâleUn peu en dessous du col de la Bonette (2700m - la route la plus haute d'Europe), nous avons découvert une autre espèce d'Analote: l'Analote ocidentale (Anonconotus occidentalis). présente dans les Alpes de Haute-Provence et Haute-Alpes essentiellement, elle vit entre 1300 et 2700m. Comme les autres , elle affectionne les mileux herbeux (à végétation non couvrante) et rocailleux.

Anonconotus occidentalis mâle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anonconotus occidentalis accouplement

Les femelles ont une livrée très proche de celle des mâles mais il s'en trouve parfois avec une livrée beaucoup plus sombre, proche de celle des A. ghiliani.

Sur cette photo d'accouplement, on peut observer la position du couple (classique). Ce qui l'est moins, c'est que l'oviscape de la femelle ne sert pas qu'à la ponte mais aussi de "branche" d'accrochage au mâle pendant l'accouplement. Cela fait un peu "Kamasutra"...

 

 

 

 

 

après l'accouplement

Comme pour beaucoup d'Ensifères, après l'accouplement, il reste un peu du spermatophore déposé par le mâle au niveau du pore génital de la femelle. Ce spermatophore est constitué d'une substance gélatineuse dans laquelle baignent les spermatozoïdes.

 

 

 

 

 

 

 

Anonconotus ghiliani ponte

 

Nous avons surpris cette Analote noirâtre en train de pondre. L'oviscape enfoncé dans la terre, elle dépose ses oeufs en profondeur. Ce qui est plus surprenant, c'est qu'elle a choisi le chemin où passe des dizaines de personnes chaque jour et dont la terre est très tassée. Et ce n'est pas un hasard car nous avons suivi cette femelle quelques temps et elle a choisi à trois reprises le même chemin pour pondre. Quel intérêt y trouve-t-elle? C'est en tous les cas un choix délibéré.

Mais avant les touristes, où pondait-elle? Peut-être dans les chemins tracés par les passages répétés des herbivores domestiques et/ou sauvages...

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